Résistance

Et un autre tir raté pour le scholar. Franchement, il était bien mieux dans ses livres que sur le terrain, le Marshall. Embêté, il regarda Bob lui sauver la mise. Puis, l'arme du dernier s'enraya. Coup de bol, probablement, et Harry ne perdit pas de temps à quitter son abri pour rassembler les armes et munitions trouvées sur le collabos (fouille Quoi je trouve?), et mettre le tout dans le camion.

Qu'est-ce que je vous avais dit, les gars! On s'en est bien tiré, et on a même de quoi remplacé le chariot brisé.

Néanmoins, John était blessé, et ça, c'était pas quelque chose qui devait plaire à ses amis. Un peu mal à l'aise de ne pas avoir pu être efficace plus que ça, Harry détacha les chevaux et les fit monter un par un dans le camion. Puis, il retourna voir ses équipiers qui s'affairaient. Il prit son côté du blessé, qui était plutôt lourd, et le traîna avec Bob à l'arrière du camion.

Un peu mal à l'aise, il n'osait dire un mot de plus. Il était content de voir qu'ils avaient accumulés d'autres armes: profits en plus. Il déposa le Beretta, la M1 et le pare-balle avec les armes des collabos et celles trouvées dans le bureau, et alla prendre une place à l'avant, celle du passager. Il voulait éviter de laisser Jack et Bob en avant, histoire de ne pas leur donner l'occasion de discuter de sa bévue guerrière. Et peut-être que Johnny aurait préféré avoir un pote avec lui, pour le rassurer. Quoi qu'il en soit, ils avaient tout pris les objets de valeur sur les collabos et ils étaient prêts à partir. Harry se tourna vers le conducteur.

Grosse soirée, hein. Au moins, on s'en est bien sortit, si on excepte la blessure de Johnny...

(+1 en charisme, 2 points en sac à malice, 4 points en chimie basique)

[Trouvé sur les collabos : quelques munitions pour pistolet, fusil et shotgun, un paquet contenant 7 cigarettes et 3 allumettes
Dans le camion : un pied de biche, une chaîne, un marteau et du morceau de chiffon. ]



Johnny mit à l'abri, les trouvailles de chez l'US Marschall rangées dans la remorque, Jack et Bob s'assurèrent d'avoir tout emporté, à l'exception de la chariote bien sûr. Pas une balle oubliée sur la piste, tout était en lieu sûr à l'arrière du camion.

"Ok, je vais conduire, Jack tu vas avec John à l'arrière. Garde l'œil ouvert, on sait jamais."

Jack s'exécuta, n'ayant jamais conduit de véhicule de sa vie, le poste lui allait pas si mal. A vrai dire, Bob non-plus n'avait jamais conduit en vrai, mais son grand-père avait dégoté une carcasse de vieille Volvo, quand il était gosse, et il lui avait appris oralement comment se conduisaient ces engins là, à son époque d'avant l'invasion. Aussi il pensait pouvoir s'en dépêtrer.

Après avoir callé un fois, il trouva comment faire avancer cette charrette du diable, au pas: le vieux moteur refusait de dépasser les 40 km/h, et c'était pas plus mal, vu l'absence d'amortisseurs neufs. Le véhicule cahotait au possible, et derrière, on entendait Jack gueuler d'être ainsi secoué dans tous les sens.

"Ouais, grosse soirée. Johnny, il va s'en tirer, et heureusement; mon gars, j'me serai maudit sur 10 générations si ça avait été plus grave, tu comprends, c'est moi qui l'ai entraîné là-dedans. Mais on a eu du cul surtout; si le dernier avait pas eu un flingue enrayé, p'tet que la liste des blessés se serait allongée, mec."

Évidemment, Bob savait très bien sur qui était pointée l'arme du collabo, au moment où il avait eu son problème technique. Mieux valait ne pas y repenser.

"Une fois rentré à Liberty Hill, j'crois que je vais rester au plumard pendant une semaine ou deux, histoire de récupérer de toutes ces putains d'émotions!"

Puis après un temps, il ajouta :

"N'empêche, nous voila riches quasiment. Si on revend tout ce merdier et même cet engin, on va en tirer un gros pactole, pour sûr. Ma femme sera contente que je puisse lui avoir cette foutue machine à coudre manuelle dont elle me rabat les oreilles depuis un temps..."

Ah, le retour à une vie de quiétude, quelle belle perspective! Mais en attendant il y avait la route à faire; au moins le reste du voyage se déroula sans autre encombres et ils arrivèrent à peine avant le lever du soleil à Liberty Hill.

Tout de go, Bob s'arrêta au dispensaire où Johnny put enfin recevoir de vrais soins autre qu'un bandage de fortune improvisé par Jack pendant le trajet. Après avoir laissé leur camarade, Jack et Bob interrogèrent Harry :

"Bon, on fait quoi de ce bazar, on le revend, non? Je sais pas vous mais moi, je ferai rien de toutes ces pétoires. Puis j'ai besoin de thunes un peu, quand même."

Les regards se tournèrent vers Harry.

Harry hocha la tête. Il ne sentait plus l'adrénaline dans ses veines, c'était vraiment fini pour la soirée. L'envie festive lui était passée: une bonne nuit de sommeil était plus tentante que de boire au succès amère de leur périple. D'ailleurs, il n'avait pas même l'envie de fumer ; chose qui n'arrivait qu'aussi rarement que les éclipses lunaires. Ils avaient eu chaud, cette fois-ci. Pendant que Bob s’affairait avec le bolide, le scholar laissait ses pensées vagabonder. Il n'avait pas la force qui suffisait à survivre seul. Il lui manquait des habilités, des talents, qui lui empêcherait de crever au milieu de nul part, dans le désert américain.

Il fut tiré de sa torpeur lorsque le véhicule se mit en marche. Il n'eut pas le choix, il manqua presque de tomber de son siège. Tant de soubresaut, il ne pouvait pas croire qu'il y avait des années de cela, les gens étaient prêt à payer des fortunes pour se promener là-dedans. Rapidement irrité par l'inconfort, il se mit à pester contre la mort subite du chariot. Les bruits apeurés des chevaux à l'arrière, et des cris de Johnny lui apprirent qu'il n'était pas le seul à maudire le véhicule. Puis, ils arrivèrent enfin à la finalité de leur voyage. Mettant pied à terre, Harry s'alluma une cigarette, pour ''respirer l'air frais du dehors qui n'est pas le dedans du cockpit du camion''.

Pour répondre à votre question, messieurs, je crois que la thune vaux plus que quelques vieux fusils et d'un fossile sur roue. On vend le tout, et je crois qu'on pourra enfin se dire que l'aventure aura valu la peine.

Puis Harry s'interrogea. Qu'allait-il faire ensuite? Il avait compris que parcourir les routes des États-Unis comme ça, tout seul, c'était trop risqué. Et aussi sympa les gars étaient-ils, ils en avait terminé pour un certain temps avec la vie d'aventure. Néanmoins...il y avait toujours cette rumeur, circulant sur les surhommes...oui...s'il voulait du pouvoir, il devrait rencontrer l'un de ces Farsighted. Mais on disait qu'ils étaient bien dissimulés...quoi qu'il en soi, il fallait d'abord mettre la main sur le butin.

Jack et Bob étaient eux aussi d'accord sur l'idée de vendre le matos; 3 voix pour sur quatre, la majorité l'emportait.

Jack dit alors qu'il savait à qui vendre toutes ces babioles; en effet, il connaissait le membre local de la guilde des Camelots, dot il était sûr qu'ils rachèteraient le tout en y mettant un prix correct.

Le bonhomme en question évalua tous les articles un par un, prit des notes, et livra son offre :

"2937$... Soit quatre fois 734$ et 1$ pour l'église."

Bien sûr, tout avait été pris en compte, à l'exception des chevaux et du tabac à rouler trouvé par Harry.

"En ce qui me concerne, vendu."

"Idem."

Cela ne laissait pas beaucoup le choix à Harry, cependant l'offre restait correcte aussi il n'y avait pas grand-chose à dire de plus.



[Tant que j'y pense, + 8XP pour la mission en elle-même, il te manquera 1 p'tit point pour passer lv3
Ah et... -1 allumette et clope ]

Ça me va aussi.

Il hocha la tête. Pendant que le camelot sortait les billets et les comptaient, Harry s'adossa au mur, bras croisés, attendant sa part patiemment. Il s'était vraiment fait du profit rapide avec cette aventure, damned. Prenant alors la liasse de billet tendu, il ne prit pas la peine de compter. Il s'en foutait, il était soudainement plus riche qu'avec ses 13$. Il y avait du potentiel à faire avec tout ça. Premièrement, il s'équiperait mieux pour les voyages. Une tente et une paillasse, se serait pas de refus. Puis, un cheval pourrait aussi être une bonne idée d'achat, selon le prix. La tête remplie de projet, il en oubliait ses nouveaux copains.

Bon, je crois qu'il est le temps de se dire au revoir. Je quitte la ville très tôt dans le matin, le jour après demain, pour Little Rock. Se fut un plaisir de faire affaire avec vous, messieurs. Je reviendrai sûrement voir comme Johnny se porte dans un avenir proche, pendant ce temps, prenez soin de vous, les gars.

Serrant la main de Bob et Jack, il fit un dernier salut avant de quitter le local du camelot. Il avait décidé de fermer boutique pour la nuit (Harry), et avait repéré plus tôt dans la journée une auberge qui semblait plutôt coquette. Le soleil se levait, et il n'avait pas dormi de la nuit. Il commençait vachement à ronfler sur place. Il dormirait probablement une partie de la journée, et passerait le reste à préparer son voyage jusqu'à Little Rock. Il marcha quelques minutes, avant d'arriver à l'auberge, ''Le Liberty''. À l'heure qu'il était, seuls quelques poivrots étaient encore là. Abordant l'aubergiste, Harry commença à sortir son fric.

Combien pour une chambre? J'espère que vous n'avez pas d'heures pour le ménage des chambres, car j'ai bien l'intention de dormir jusqu'au milieu de l'après-midi...

[Porte-monnaie màj, nouveau riche ]



Les "nouveaux copains" de Harry le saluèrent, en sentant au moment de l'éclatement du groupe, qu'une sorte de fraternité les unissait désormais, tous les 4; sans doute le fait d'avoir bravé le danger à eux seuls qui avait contribué à créer les bases d'une amitié durable.

"Si t'as des emmerdes et que t'es dans le coin, tu sais qui trouver!"

Dit Jack avant de prendre congé avec son ami.

Direction l'auberge donc. L'aubergiste était déjà sur le pied de guerre (on est un peu avant le lever du soleil) pour préparer les petits-dej' des clients très matinaux.

"20$ monsieur, et je noterai pour l'employée de ménage de ne pas vous déranger."

Une affaire qui roule, quoi. Surtout qu'un vrai pieu, en ces temps difficiles, c'est on ne peut plus appréciable.