Résistance

Liberty Hill...Il avait marché depuis le Missouri pour se retrouver dans cette grande ville de l'Arkansas, et il devait avouer être franchement déçu. Le siège de la résistance? Hahaha. Ici, les gens n'avaient même pas l'air au courant de ce qui se passer dehors, au delà des frontières. Peu de gens avaient vécu le temps d'avant les Khurans, probable qu'ils avaient oubliés la guerre. Il aurait du s'en douter: à s'attendre à voir une ville remplie de mercenaires, de gens sur le qui-vive, armés jusqu'au dent, il tombait plutôt sur une cité cosmopolite, remplie d'arnaqueurs, de commerçants et de gens du peuple. Où était la résistance? Avec aigreur, il sortit une cigarette d'un paquet fraîchement acheté, à un prix qu'il a dut négocier fort. On lui a même fait payer les allumettes! Et a un tel prix!

*La résistance, ici, c'est plutôt résister à l'envie de brûler les commerces. Alors qu'on crève sur la frontière, ici, on arnaque le prochain. Quelle vie, j'vous dit...*

Assis dans les estrades d'une sorte de forum romain géant, il s'alluma sa clope, et tira une longue bouffée de fumée, qu'il recracha, songeur. Liberty Hill était trop éloignée du danger. Certes, il y avait toujours les pillards et les collabos, mais ils ne sévissaient pas si près d'une grande ville comme celle-ci, du moins, il le pensait fermement. Il sortit une fiole en verre, et se mit à la faire tourner dans ses doigts experts.

*Il ne me reste que 13$. Au moins, j'ai put acheter tout ce qui m'était nécessaire pour le voyage.*

Des pommes de terres, c'était nutritif. Mais c'était encore mieux rôti. Il accueillait son achat d'une casserole et d'huile avec un certain bonheur. Ça le changerait du riz dur et des biscuits secs qu'il avait eu d'Eagle Nest à ici. Mais il n'en aurait pas pour des mois, pour sûr. Il lui fallait un boulot honnête. Il avait songé à rejoindre la Guilde des Camelots. Il avait déjà tenu, ou presque, un commerce, et ça lui plaisait de marchander. Néanmoins, la Guilde n'avait pas vraiment l'intention de botter les fesses aux khurans. Du moins, pas pour le moment. L'armée? Bof. Trop restrictif. Il songeait plutôt à accepter quelques petits contrats honnêtes de ça et là, et ensuite réussir petit à petit à motiver quelques braves gens à faire des guérillas contre l'oppresseur. Mais ça se ferait pas en 1 an, et encore moins avec 13 minables dollars.

Il manqua échapper la fiole, et la rangea, s'étouffant avec la fumée du tabac. Crachant au sol, il pesta contre le mal de gorge que cela lui provoqua. Morose, il s'étira, avant de se mettre plus à l'aise, assis là, dans l'après-midi. Il n'avait pas l'intention de dormir à Liberty Hill. Il songeait qu'il aurait plus de chances de trouver des gens comme lui à Little Rock. Cette ville, presque détruite, à réussit à survivre grâce à des gens braves et motivés. Du moins, c'était son avis. C'était soit ça, ou parcourir la frontière en quête de village de survivants. Il ne savait pas encore où ses pas le mènerait, mais il était d'avis que ce serait pas ici.

L'avantage d'être en terre libérée, c'est que les "citoyens" de ce territoire libre parlent de façon tout à fait décomplexée: on est loin des terres occupées, où chacun doit tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant d'en placer une, sous peine de dire une bêtise qui attirerait les foudres des Khurans locaux et raccourcirait cruellement votre espérance de vie.

Ici donc, à Liberty Hill, les desseins les plus obscurs ne demeuraient tus bien longtemps. Exemple, avec ce groupe de jeunes gens, tous autour de la petite trentaine, qui discutaient avec animosité non-loin de Harry. L'un des 3 hommes, celui qu'on aurait pu qualifier de meneur, expliquaient avec de grands gestes et d'une voix assez élevée pour que n'importe qui dans le proche périmètre puisse entendre facilement :

"Du gâteau, je te dis, Johnny! Même à nous 3 on peut le faire facilement!"

Le dénommé Johnny était un petit un peu râblé à l'air timide, ses grosses joues étaient rougies. Il expliqua à voix plus basse que son compère:

"N'empêche que à juste 3 ça me paraît très tendu ton plan. On ne sait pas si il y aura du monde en face, et j'aime pas ça."

Le troisième bonhomme, un grand dégingandé aux cheveux blonds en bataille, opina:

"Johnny a raison, de plus le plan est léger par rapport aux zones d'ombre qu'il reste. Un quatrième homme ne serait pas de trop, comme ça on pourrait organiser une attaque plus carrée, genre, regarde le plan: on arrive du nord, hein? Donc 2 gars qui arrivent vers la porte d'entrée en tenaille, pour neutraliser les collabos qui gardent la porte, un troisième avec le matos pour les coffres-forts et les serrures, et un quatrième qui surveille l'extérieur pendant que les 3 autres vident les placards. Là de cette façon-là, ça serait autrement plus safe, Bobby."

Bobby, le meneur, réfléchit en se frottant sa barbe de 3 jours.

"Ouais ce n'est pas faux, les gars. Mais on n'a pas de 4ème lascar sous la main, c'est le problème aussi."

Comme quoi il reste un petit air de vraie rébellion, fait de ses actions coup de poing comme on aime, dans ce patelin de réfugiés apathiques...

*Hum?*

Son attention attirée vers le petit groupe, Harry ne put s'empêcher d'écouter distraitement de quoi il était question. Collabos, coffre-forts...Hum, c'était plutôt intéressant, tout ça. De son avis à lui, les humains qui avaient choisis de se rallier à l'oppresseur étaient lâches et aussi détestables que les khurans eux-même. Alors si en plus il était question d'un petit pillage en règle, alors là, il était partant. Ça faisait bien quelques mois qu'il n'avait pas eu d'action à proprement parler, après tout. Se levant sans presse, il fit craquer ses jointures, et enfuma le cercle de sa présence et de son tabac.

Et à 4, votre truc est possible, vous dites?

Il avait parlé, clope au bec, et termina sa phrase en tirant le rouleau de papier de sa bouche, projetant de la fumée blanche qui lui recouvrait le visage. Époussetant négligemment son épaule droite, empoussiérée, il continua de parler.

Vous parlez tellement fort, j'ai pas pu faire autrement que de vous écouter. Juste à entendre collabos et coffre-fort, vous avez attirés mon attention, les gars.

Il regarda fixement celui qui avait l'air du chef de leur groupe. En fait, ils avaient pas vraiment l'air de militaires, mais de garçons de campagne un peu téméraire. Ça lui plaisait. Mais il tiendrait le petit à l'oeil. Il ne voudrait pas le voir déguerpir au premier tir.

Vous pouvez m'appeler Marshall.

Il tira une dernière bouffée, avant de jeter son mégot au sol, qu'il écrasa du pied. Passant sa main dans ses cheveux, qu'il relissa vers l'arrière, il croisa les bras.

Bon, y'a quoi au programme pour l'après-midi?

Ils avaient pas le choix. Ne pas le prendre, c'était pas une option.

Après un instant d'éberlument, le meneur Bobby prit un air soupçonneux et lâcha un petit :

"T'as tout entendu hein?"

Au grand d'ajouter :

"Pas étonnant vu comment tu parles fort, Bobby."

"Ouais bon... Tu t'y connais en action un peu commando, Marshall ? Va pas croire qu'on est des fous de la gâchette hein, on est juste 3 gars désabusés qui aimeraient apporter leur coup de main à la chute de leur putain de Nouvel Ordre de mes deux."

"Ouais mec, on est pas des vrais mercenaires mais on veut pas attendre les bras croisés que ça se passe, quoi."

"Voila, alors j'ai monté une combine, on va attaquer un bureau d'US Marschall quasi-abandonné, à Fayetteville, il y a des flingues là-bas, c'est mon beau-frère qui habite le coin qui me l'a dit. regarde j'ai même un plan."

Le "plan" : un morceau de nappe en papier où était dessiné de vagues formes en carrés et rectangles, avec plusieurs annotations du style "porte", "fenêtre", "bureau", "casier d'armes". Pas forcément très fiable mais ça donnait une idée du truc, quoi.

"Mais les collabos du nord ont repéré aussi le coin."

Expliqua le petit gros timide.

"C'est ce qu'on dit, ouais, c'est pour ça qu'on veut faire ça rapidement, sinon ces enflures vont tout prendre pour s'en servir contre notre armée. D'après le beau-frère, ils ont déjà inspecté l'endroit et ils ont prévu de revenir avec un véhicule à moteur pour tout mettre à sac. Ils viennent du nord ces cons là, p'tet du territoire de ce connard d'envahisseur qui s'est installé à Kansas City, ou peu importe. En gros ils auront tout embarqué vers dans un ou deux jours, donc on doit y aller rapide. Ton père nous prête toujours sa cariole, Johnny?"

"Ouais ouais c'est bon, je l'ai déjà préparée même, dans le doute."

"Bon super, alors on peut même carrément partir tout de suite et préparer un plan pendant le trajet; il faut quoi, une bonne aprem' de route à canasson pour y aller, non? On arriverait à peine avant la nuit si on part maintenant. Mais bon, les gars, faut que vous soyez sûrs de vous, j'veux pas qu'il y en ai un qui perde les pédales une fois qu'on sera dans c'te merdier, ok?"

Bobby regarda particulièrement le petit Johnny, ainsi que leur 4ème homme tout juste arrivé dans leur petit cercle.

"Moi j'suis ok, j'ai pas peur, tant que j'ai ma remington sous le bras évidemment."

"C'est bon Jack, je parlais de John et du nouveau. Vous êtes opérationnels, les gars?"

Après un haussement d'épaules, le petit Johnny finit par opiner:

"Ok, ok, je marche; mais laissez-moi un rôle de peu d'envergure, une fois sur place, faudrait pas que ma tachycardie me fasse chier au mauvais moment."

"Bon. Et toi, Marshall? Tu as des nerfs d'acier et des couilles plaqué or?"

Peut-être pas assez plaquées en or pour ce genre de truc préparé à la va-vite, mais assez peu de cervelle pour accepter ce genre de boulot, ça oui.

Il avait écouté le plan avec calme. Il avait bronché les sourcils devant le plan très médiocre, se mettant presque à rire. Il ne s'était pas trompé sur leur compte. C'était vraiment des jeunes gaillards sans expérience, mais fringuant comme ça ne se voyait plus souvent dans le territoire libre. Ok...À 4, ils pilleraient un ancien poste de l'armée, pour prendre des armes avant les collabos. En temps normal, ça ne lui aurait pas plu, mais ils avaient raison. Fallait pas laisser les chiens de poche des khurans mettre la main sur des objets qui pourraient causer problème aux territoires libres à l'avenir.

Je ne suis pas plus compétent que vous, mais je sais au moins ce que je vaux. Avec moi, vous aurez pas mal plus de chance de rester en vie.

Il sortit son flingue, et retira le chargeur, qu'il remit tout aussitôt.

Et je ne suis pas si démuni.

Il rangea son arme.

Si je comprend bien, ça prend deux personnes pour attaquer les gardes, une pour le crochetage et l'autre pour faire de la surveillance. Johnny, toi qui veux un petit rôle, ce dernier te conviendrait, non? Quant à vous deux...

Il se tourna vers les deux grands.

Pour ma part, les serrures...ça me connait pas vraiment. Mais je peux tenir une arme à feu. Pour le reste, je suis prêt à partir, je n'attend que votre go.

Il donnait des conseils plutôt que des ordres. Bien qu'il doutait de l'efficacité de leur premier plan, il ne voulait pas les brusquer, quitte à prendre le commandement sur le terrain rendu là.

Le trio écouta Marshall, acquiesçant à ses diverses remarques. Le groupe semblait assez hétéroclite pour que son objectif soit atteint, mais il faudrait se rendre sur le terrain pour s'en assurer.

Après quelques instant de blablas presque inutiles dont je te fais grâce, Johnny emmena le groupe vers la fameuse carriole de son paternel : une deux-chevaux déjà toute attelée comme il l'avait promis, et dont le chariot contiendrait aisément les passagers plus toutes leurs trouvailles une fois sur place.

Dès lors, le quator nouvellement formé se mit en route, et les protagonistes discutèrent de leurs compétences individuelles et causèrent un peu d'eux; ainsi Harry put apprendre que Johnny était un ancien garçon de ferme peu enclin aux prouesses sportives, mais dotés d'un bon sens de l'observation et d'une certaine vivacité d'esprit malgré sa timidité maladive; que Bob, le meneur, était fils de serrurier et avait engrangé les savoirs-faire de son vieux à ce niveau-là, et qu'enfin le grand Jack était un cousin de l'armurier de Little Rock, et en outre, un fin chasseur amateur du tir au faisan. Des talents aussi divers que possible et qui permettraient peut-être à ce groupuscule de réussir la mission qu'il s'était assignée.

De fait, les rôles étaient déjà à peu près définis : John jouerait celui de vigie, pendant que les autres s'occuperaient du pillage: Jack et Harry s'occuperaient de neutraliser les gardes éventuels et couvrirait ensuite le travail de Bob avec les éventuelles serrures qu'il serait possible de rencontrer. Enfin ces trois-là sortiraient et chargeraient rapidement le magot dans la carriole, puis hasta la vista!

Le plan fut peaufiné au long du trajet vers Fayetteville, qui prit effectivement la journée :

Quand le groupe arriva aux abords du bureau d'US Marschall à l'abandon, ils purent ajouter quelques éléments de topographie à leur plan d'assaut improvisé durant le voyage, et faire un petit repérage des lieux avant l'action à proprement parler.



Le poste était situé en bordure de la route menant à Fayetteville à proprement parler. Si le terrain autour du poste était entièrement à découvert, il demeurait toutefois une butte, sorte de mini-colline, située derrière le bureau d'US Marshall. Enfin, lors du repérage du quatuor, seul 1 garde semblait surveiller l'endroit, à l'extérieur tout du moins, en attendant le renfort des collabos venus du nord qui viendrait tout embarquer sous peu.

Après avoir contourné le bureau de "police" via une large boucle autour de ce dernier, John arrêta la carriole derrière la butte; la nuit commençait à tomber et le groupe put deviner que le collabo qui gardait cette place presque forte venait d'allumer un feu de bois, vu la lumière et la fumée grimpant de l'autre côté du bâtiment.

"Des questions avant de passer à l'action ? Non ? Alors on fait comme on a dit."

Chacun sortit un mouchoir de sa poche et se le noua autour du visage pour se camoufler un peu; sauf le grand Jack qui, n'ayant pas prévu ceci, en fit autant avec son t-shirt. Le plan se mit dès lors en branle : Jack contourna la barraque par le côté gauche fusil en mains, indiquant du doigt à Harry de prendre par le côté droit, en se baissant au niveau des fenêtres au cas où d'autres gus attendraient à l'intérieur. Derrière eux, Bob et John se tenaient près à approcher à leur tour pour se mettre en place.
Plus tôt dans la soirée, Jack avait dit à Harry : "On le prend en tenaille, on le met en joue sans un mot, et s'il est menaçant ou tente quelque chose on tire; s'il se laisse faire on l'assomme juste." Il ne restait plus qu'à se tenir prêt et à agir. Prêt pour le grand saut dans l'action ??


[Je te laisse ouvrir les festivités, sachant que le garde se frotte les mains devant son feu, tournant le dos à toi et ton copain. Je vais poster les fiches de carac' des copains au cas où, dans la rubrique des quêtes en cours ]

Le plan s'améliorait, chose que Marshall appréciait par dessus tout. Il n'aimait pas être peu préparé avant de se lancer en action. Au moins, ils avait prévu le coup: ils avaient un serrurier avec eux. Harry ne put que réviser ses pensée ; ils étaient plus préparés qu'ils n'en avaient l'air. En plus, le grand Jack savait se servir d'une arme, ce qui n'était pas si mal non plus. Prenant place à bord de la caravane, Marshall écoutait les autres discuter du plan et d'autres choses pendant qu'il vérifiait son arme. Il ne s'y connaissait pas trop en pistolet, mais il voulait être sûr que son arme soit bien chargée, prête à tirer. Puis, le soleil s'était couché, et ils étaient arrivés au bureau de l'US Marschall. Installés près d'une colline, ils avaient une vue parfaite des lieux.

Urgh...Je n'aime pas qu'il y ai autant de fenêtres...

Il vit que tout le monde se couvrait le visage, mais ne fit pas de même. Ils braquaient des collabos, pas la police, quand même! Il allait sortir une cigarette quand il se retint. L'odeur du tabac...se serait assez simple pour les faire griller. Il réalisa alors qu'il n'avait pas du tout d'expérience de terrain. Sweet talker, hein. Gardant son calme, il essayait d'avoir l'air plus maître de la situation que les autres rebelles eux-mêmes.

J'appuie ce plan. Il faut éviter les coups de feu tant qu'on ne sait pas combien ils sont à l'intérieur.

Le garde était visiblement distrait. Faisant signe aux autres de le suivre, il se lança le premier, Glock au poing, et essaya de marcher le plus près possible du bâtiment. Rendu à la fenêtre du côté gauche (de la vue de la colline, soit le côté avec une fenêtre), il se pencha pour éviter de passer directement devant l'ouverture. Puis, en tentant de se déplacer siiiiiilencieusement, il arriverait derrière le garde.

Mon pote, t'as des armes braquées sur toi. Fait pas le malin, ne te retourne pas et tu verras sûrement le soleil se lever.

Bien sûr, s'il marchait sur une branche ou s'il soufflait trop fort, cette phrase ne sortirait pas de sa bouche, car le destin en aura décidé autrement.

Trop fatigué ou trop surpris, va savoir, en tout cas le garde collabo ne broncha pas et ne réagit même pas, restant coi et immobile après les paroles de Harry. Jack sortit prestement de son côté de la bicoque et rejoignit Harry, son fusil braqué sur le vil collaborateur. Arrivé à sa hauteur :

"Merci de ta coopération, bonne nuit !"

Et bim! Il abattit la crosse du fusil à l'arrière du crâne de ce pignouf qui n'avait qu'à choisir le côté clair de la force. Ou comment neutraliser un bonhomme sans le moindre coup de feu !

Mais Jack, qui semblait parfaitement à l'aise avec la situation, ne perdit pas de temps à contempler l'assommé gisant à présent dans le sol de terre battue, et se retourna vers la porte de la baraque; calant le fusil sous son bras droit, il ouvrit la porte rapidement, se tenant prêt à se reculer de côté en cas d'agresseur...

Agresseur inexistant, visiblement pas âme qui vive dans le baraquement. Jack fit un signe de tête à Harry avant d'entrer très prudemment, balayant l'espace intérieur du canon de son fusil, regardant dans tous les recoins à la recherche d'une présence camouflée. Évidemment, il n'y avait pas de lumière, chose que les aventuriers d'un soir avaient déjà pu remarquer dès leur mise en place. Or, s'il y avait eu quelqu'un dans cet endroit dès le début, il y aurait eu de la lumière à un moment donné, sauf gars qui roupille dans un coin.

Arrivèrent alors Bob et John; le premier entra avec une torche improvisée à la main, le second vérifiant que tout allait bien avant de repartir pour amener la carriole devant la porte pour le chargement.



Bob s'étant avancé dans l'ombre avec sa torche, 2 portes closes apparurent dans une sorte de petit couloir sur la droite.

"Harry, prend la seconde porte, je prend la première."

Dit Jack avant de joindre le geste à la parole et d'ouvrir à la volée la première porte, qui semblait donner sur l'espace de garde à vue, vide.

Rapide, discret, le plan se déroulait à merveille. L'homme était à terre, et déjà, les rebelles s'organisait. Le premier acte d'Harry fut de fouiller rapidement l'homme inconscient, histoire de le débarrasser de toute arme ou munitions qu'il pourrait avoir sur lui. Puis, il suivit Jack à l'intérieur de la bâtisse, qui était complètement vide de tout occupant. Sortant son paquet de clopes, et une allumette, Marshall mit une cigarette dans sa bouche, et alluma le tout, en ''voulant faire un peu de lumière''. Inutile, puisque ses compagnons avaient prévus le coup. Impressionné, il cracha de la fumée.

J'aime quand un plan se déroule sans accrocs.

Puis, le temps était venu d'en finir rapidement avec leur opération. Bob, avec la torche, fit un peu de lumière, dévoilant alors un couloir avec deux portes visibles. Jack prit la première. Conforme aux instructions, le scholar se dirigea vers la seconde porte, l'ouvrant sans la défoncer (vu sa force, hein...).

*Bon...première étape de franchie avec succès...Voyons voir ce que nous réserve cet endroit...*

Bien qu'il n'aimait pas être en première ligne, loin d'être un guerrier compétant, il devait avouer que l'adrénaline doublée à l'action le grisait fortement. Néanmoins, il avait une sorte de malaise intérieur. C'était trop facile. Un seul garde pour surveiller cet endroit? Et encore...Non, il devait y avoir quelque chose. Il y avait toujours un truc qui tournait pas rond dans ce genre de missions. Clope au bec, Glock au poing, pessimisme en l'âme, il ouvrit la porte, prêt à affronter un éventuel assaillant.

[Ah, j'viens de me rendre compte que je t'ai pas décompté ta 1ère clope, en haut du topic! Donc ça fera:
-2 clopes, -2 allumettes]



Revenons d'abord sur la fouille du planton: le bonhomme était visiblement peu équipé, puisqu'à part un Beretta au chargeur à moitié plein, un canif, une poche de tabac + feuilles à rouler et un morceau de sandwich, ses poches étaient vides. Dur dur la vie de collabo, quand même.

Quant à cette seconde porte, qui n'était d'ailleurs pas fermée à clef, elle donnait sur un genre de mix bureau/salle de repos, au vu de la table recouverte d'une nappe à gros carreaux tissée, de la petite banquette au tissu élimé... Par ailleurs, la pièce donnait également sur une petite porte qui visiblement, s'ouvrait vers un débarras... Porte verrouillée et en métal...

Derrière Harry, Bob entra prudemment dans la pièce, constata comme lui qu'elle était vide, et repéra la porte blindée. Dès lors, il sortit de sa besace en cuir quelques outils, tout en disant à Harry et Jack :

" 'Devriez vous poster aux fenêtres aux cas où, le temps que j'ouvre ce merdier. Donnez-moi... 2/3 minutes, ça va le faire."

Au dehors, on put entendre que John était arrivé avec le chariot, au vu du grincement des roues et du bruit de la respiration des bestioles. Tout semblait se dérouler exactement comme prévu, en somme.



[Tu me diras ce que tu emportes parmi les affaires du collabo]

FlashbackOn voit ici Harry en train de saisir le pistolet Beretta du collabo, pour le mettre dans son manteau. Ensuite, le scholar prend le canif, ouvre la lame, la referme et le glisse lui aussi dans une poche de son manteau. Puis, il sort le paquet de feuilles et d'herbe, renifle le tabac, et hausse les épaules. Bas de gamme, mais il ferait avec. Tabac gratuit égale moins d'ennui. La paire alla rejoindre les vivres dans le sac. Le demi-sandwich, par contre, était moins tentant.Flashback

Hmph!

Bruit de guerrier, ou presque. L'epicness dans l'âme, le scholar pointa son pistolet vers le vide de la salle, avant de le baisser, convaincu d'être hors de danger. Sérieusement, si y'a vraiment des armes dans ce bâtiment, c'était pas croyable de voir à quel point les collabos pouvaient être si désorganisés. D'abord, on laisse un garde, un seul, pratiquement désarmé. Que serait-il arrivé s'il s'était endormi? Non, il devait y avoir un truc qui clochait. Par soucis de prudence, Harry arracha la nappe de la table, pour voir s'il y aurait un quelconque signe de quelque chose de louche. Voyant Bob le suivre, et n'entendant pas de coups de feu venant de la pièce voisine, il déduit que c'était le calme plat de l'autre côté aussi.

D'accord, Jack, surveille la colline, je m'occupe de la route!

Il se dit que du côté de la porte, petit Johnny s'en chargeait. Glock en main, il jeta son mégot au sol dans la pièce avant de regarder calmement par la fenêtre.

C'est pas normal, que ce soit si simple. Ils ont dut décider de ne laisser qu'un seul garde, car leur campement n'est peut-être pas si loin. Faut pas fermer l'oeil, Jack.

Il souffla. Il s'attendait à entendre un coup de feu d'une minute à l'autre.

[+1 beretta avec 9 balles + 1 canif + 1 poche à tabac + 10 feuilles à rouler ]

Jack semblait partager en partie les doutes de Harry :

"Ouais, ça m'étonne aussi un peu. Quoique le beau-frère de Bob a dit que les collabos devaient venir dans 1 à 2 jours... S'il faut, on a juste la chance d'être arrivé avec assez d'avance pour les doubler."

Depuis le bureau/salle de repos, on pouvait entendre les "clics" et les "clacs" de Bob qui s'affairait avec la serrure du placard, visiblement tout se passait à peu près bien pour lui...

[Test de compétence : crochetage, comp' acquise lv 18/20
formule : 1d20 + IMG comp (3) + mod DEX (6) + Bonus de circonstance (2) + Bonus d'outillage (2)
DD à dépasser : 15
Résultat: 3 + 13 = 16, donc ça passe]

Bob se félicita intérieurement tout en poussant la porte et en rassemblant ses outils dans sa sacoche. D'un coup d'oeil, il inspecta le "placard", et observa qu'il y avait peut-être encore un truc à ouvrir, mais il appela déjà ses camarades :

"Les gars, on commence à charger! "

En effet, 3 fusils étaient disposés sur un râtelier non-sécurisé, il n'y avait qu'à se servir... 2 revolvers attendaient d'être emportés, posés sur un petit meuble bas en acier dont les portes étaient verrouillées. Bob était déjà en train de s'en charger avec ses doigts de fée et ses outils de crochetage, espérant que ce placard contenait des munitions ou des explosifs, ou n'importe quoi d'autre de monnayable.

Et toujours pas de problème en vue. Elle est pas belle, la vie ?

La tension était palpable. Le cliquetis des outils du serrurier n'aidait en rien le scholar à se sentir à l'aise. Remuant un peu, la tête placée près du mur, vue sur le dehors, il transpirait légèrement. Puis, les bruits de victoire de Bob le firent souffler, rassuré qu'il était. Néanmoins, il savait qu'il ne devait pas prendre le reste à la légère.

Jack, il faudrait continuer à garder au coup d'oeil aux fenêtre, au cas où...Je dit ça simplement par soucis de sécurité...

Quittant son poste de surveillance, le blond décida de jeter un coup d'oeil à la caverne d’Ali-baba. Oh ben ça, par exemple! Il ne connaissait pas le nom des fusils qui prenaient place dans le coffre-fort, mais il était surpris. Leurs sources étaient fiables. Il rangea son Glock, avant de pénétrer dans la pièce. Il prit deux des longs fusils, un dans chaque main, et laissa le reste à Johnny ou Jack ou quiconque qui aurait décidé d'aider à charger le matos dans la caravane. Puis, il alla jusqu'à la charrette, afin de laisser tomber son paquetage dans le fond du chariot. S'essuyant le front, il soupira.

Ça fera déjà ça de moins pour ces connards de khurans.

Crachant au sol, il retourna voir comment se portait Monsieur le Serrurier et son coffre magique.

En voyant Harry sortir avec déjà 2 fusils, John eut un soupir de soulagement; c'est pas que, mais faire la vigie le stressait tout de même un peu, et voir le bout du tunnel de cette expédition lui remettait du baume au cœur. Aussi, il se joint à la procession pour faire sortir de là toute chose pouvant être utile à la rébellion.

A l'intérieur, Jack faisait les 100 pas, allant d'une fenêtre à l'autre pour guetter les alentours, qui demeuraient aussi calmes que lorsqu'ils étaient arrivés. C'est alors qu'il songea :

"Il ne faudra pas éteindre le feu mais l'alimenter avant de partir; c'était peut-être un genre de signal comme quoi le mec était là pour faire la surveillance, et si la lumière s'éteint, qui sait, peut-être que ses copains vont venir voir ce qui se passe."

Réflexion non-dénuée de bon-sens, hein.

[Re-test de compétence pour Bob, le jet donne 10 donc ça roule toujours]

Les portes du petit placard ouvertes, Bob sourit en découvrant plusieurs boîtes de munitions pour les fusils et les armes de poing, et une paire de gilets pare-balles, dont il savait que cela se revendait à prix d'or à Little Rock.

C'était tout ce qu'il y avait dans le coin armurerie de ce bureau de Marshall. Un butin un peu maigre, mais qui rapporterait tout de même un petit pactole, et surtout, qui ne tomberait dans de mauvaises mains.

"Allez, on emporte tout et on fous le camp, les gars. Je veux pas être encore ici quand ces chiens de Kansas City ramèneront leurs putains de culs par ici, moi j'vous l'dit !"

Tout en rangeant ses outils dans sa besace, Bob retourna vers les autres pièces, histoire de voir s'il n'y avait pas quelques bibelots à piquer, du surplus quoi, laissant les autres aider au trimballage de tout ce barda. Finalement, il retourna à la carriole avec une boîte à cigare de bois probablement précieux et un cendrier en verre.

"Si vous voyez des trucs qui vous branchent, emportez, c'est offert par la maison !"

Ne restait donc plus qu'à charger toutes les trouvailles et à décamper.

Lorsque tout fut dans le chariot, Harry décida de s'allumer une troisième cigarette de la journée. Il l'avait bien méritée, celle-là. Il décida même, de bon coeur, de faire le tour.

Cigarette?

Il retirerait de son inventaire, bien sûr, une allumettes et les cigarettes en conséquence. Il jeta un vif coup d'oeil dans l'équipement du chariot, mais se dit que c'était pas le moment de décider de ce qui était à prendre ou pas. Ils étaient encore dans une situation incertaine, après tout.

Pour le tris, on fera ça plus loin, Bob. Y'a encore le risque de voir débarquer un chargement de ces types n'importe quand. Jack a raison pour le feu, je m'en charge.

Pendant qu'ils finissaient de remplir le convois, le scholar entreprit d'alimenter le feu avec les bois qui se trouvait pas loin (forcément, si le dude faisait un feu, il a dut amasser de la brindille, non?) Puis, quand se fut fait, il décida de faire un tour rapide du bâtiment, afin de vérifier s'il restait un moindre objet utile. Alors, il retourna au chariot, et prit place avec les autres, en espérant que le reste de la route, du bureau du US Marschall à Liberty Hill se fasse sans encombres...

Finalement, Jack se dit qu'il était plus que temps d'enlever son t-shirt de sur sa gueule pour le remettre, surtout que l'air vif du soir commençait à le faire frissonner. Après avoir également participé au vidage du placard à flingues, il accepta une cigarette offerte par Harry, "parce qu'il l'aurait pas volée, celle-là, après tant d'action" !

"Merci vieux."

Les deux autres déclinèrent la proposition.

Après avoir emporté deux ou trois dernières bricoles, Bob posa son regard sur le mec assommé qui gisait dans la terre, remarqua ses poches retournées, et se dit qu'ils pouvaient très bien le laisser là. Quoique ils pourraient aussi le trimballer dans le placard et l'y enfermer, mais eux, ils sont pas aussi cons que les collabos, qui eux, n'auraient probablement pas reculé à cette idée fort vicieuse. Non, nous on a du cœur et de la pitié, quand même, se dit-il en souriant dans son for intérieur.
Surtout que les collaborateurs du coin se chargeraient par eux-même de punir ce crétin pour avoir manqué à son devoir de surveillance. Bref.

"On est partis."

Tout le monde rembarqua et Johnny fit claquer les rênes de sa deux-chevaux qui se mit en branle, direction Liberty Hill, leur point de départ. Les 3 acolytes étaient tout de même assez soulagés que cette petite expédition éclair en terrain ennemi se conclue de façon aussi... Parfaite ? Ouais, c'était le mot, cherchez un accroc pour voir ?

Quelques kilomètres après s'être suffisamment éloignés du bled, le timide Johnny laissa exploser sa joie, en un grand "WOUHOU!" qui trouva son écho dans les "OUAIS!" et les rires et tapes sur l'épaule des autres. Tous étaient heureux de l'issue quasi sans fausse note du plan.




[ -2 clopes et -1 allumette, donc!]

C'est pour ça qu'Harry voulait par dessus tout ramasser un groupe de braves rebelles comme lui. Piller un local d'arme, se faire du blé tout en faisant chier un max les oppresseurs extra-terrestres. Tout ça pratiquement légalement. Et avec camaraderie, plaisir et expérience de vie. Lorsque le jeune Johnny laissa éclater un cri de joie, le scholar stoique se laissa surprendre en criant lui aussi de victoire tapant dans le dos de Jack, assis à sa droite.

Mais t'as vu comme on l'a pris par surprise, le con? Il a rien vu venir, rien du tout.

Il se mit à rire. C'était décidé, ce soir, après que tout soit terminé, il irait prendre un coup avec l'argent facilement amassée. Parlant d'amasser, il crut bon qu'il était temps de discuter avec les autres de la marche à suivre concernant le pactole. Prendre l'équipement équitablement serait difficile...mais faisable. La solution la plus simple serait de tout vendre, puis de séparer par la suite le total. Mais Harry ignorait l'usage que les autres avaient prévu pour le stock accumulé.

Bon. On fait quoi avec ça, maintenant? Ce serait plus simple de tout vendre, ensuite de séparer en 4 l'argent accumulé. Je ne pense pas que vous ayez besoin de gilets pare-balle ou autre. Mais je pense à Jack, qui semble aimer les armes...Au fond, qu'on sépare l'argent ou les armes, ça m'est égal, en autant que j'aie ma part.

Il voyait déjà les lumières de la ville, non loin. Ça allait être une putain de sacré soirée.

... Ou pas.

Problème numéro 1, un craquement suivit de la chute de la carriole et de son bordel, sans oublier ses occupants. Essieu arrière pété, ne me demandez pas comment. Toujours est-il que le chariot se retrouva subitement à moitié renversé, le cul trainant sur le sol, sa cargaison à moitié en vrac sur la vieille route de terre.

Problème numéro 2, un bruit de moteur, et deux lumières, qui arrivaient de l'Est, vu le bordel on pouvait facilement deviner qu'il s'agissait soit d'un tracteur, soit d'un camion. L'engin était encore à plus de 300 mètres de là, roulant en dehors de toute route, à travers la plaine. Bien sûr, les 4 aventuriers en herbe n'ignoraient pas que les rares connards à disposer d'un véhicule à moteur, ce sont le plus souvent ces enfoirés de collaborateurs.

"Ohputainohputainohputainohputain"

Déclama Johnny qui commençait à se chier dessus, tandis que Jack et Bob se relevait du sol et commençait déjà à réfléchir à toute allure : terrain découvert, pas même un arbuste derrière lequel se planquer, et surtout, toutes leurs trouvailles en vrac sur le sentier, le tout cumulé avec la présence à venir d'une bande d'emmerdeurs probablement armés... Pas bon.

Jack récupéra sion fusil de chasse ainsi qu'un des fusils piqués précédemment, dont il vérifia rapide le chargeur, vide bien sûr. Quant à trouver les bonnes balles alors que toutes les boîtes de munitions s'étaient renversées...

"Va chier!"

Bob quant à lui, récupéra son Beretta dans ce foutoir, à tâtons, et pesta tout autant :

"Nom de dieu, j'ai pas fait tout ça pour me faire gauler de façon aussi pathétique! Johnny, récupère un putain de flingue et garde ton putain de sang-froid, c'est pas le moment !"

Et à Jack de se donner du courage verbalement :

"Non mais qu'ils viennent, je te le dis, qu'ils viennent, et tu vas voir ce que je vais leur mettre moi!"

"Rah putain, ça c'est la merde! Bon, au moins ils ont un camion, donc si on n'y passe pas, on pourra remplacer ton putain de chariot à deux ronds."

Mais quelle débandade oui! Et le véhicule qui était rendu à moins de 150 mètres maintenant, aïe aïe aïe...

Avant même d'avoir eu une réponse quant à la façon de séparer le butin, un craquement vint sortir le scholar de son euphorie, avant qu'il se ramasse au sol, en pleine panique et chaos de la part de ses camarades de vice. Se frottant le crâne, il se leva rapidement, saisissant l'un des fusils longue portée qui se trouvait au sol. Bien sûr, il avait entendu le camion approcher. Il était encore loin, mais ils étaient tout de même bien baisés.

Ouais, ferme-là, Johnny!

Fermant les yeux, il visualisait le chargement, arrivant en camion, remplit d'hommes armées. C'était la fin? Pas du tout.

Allez, on se magne! Déplaçons rapidement ce qu'il reste du chariot sur le côté de la route, on va s'en servir comme couverture! À 4, on devrait s'en sortir, surtout qu'il peut encore rouler si on soulève l'arrière.

Bien qu'il doutait de la légitimité du bois contre les balles, il se sentirait moins à nu derrière une protection, aussi improvisée soit-elle. Lorsque se serait fait, et qu'ils auraient monté rapidement, en transportant le chariot, une palissade, il donna d'autre instructions.

On prend les fusils longues portées! Jack, ton père est armurier, je compte sur toi pour démêler le plus de balles possibles selon le type d'arme avant qu'ils arrivent! On se bouge, pas de temps à perdre!

Armée de son fusil longue portée, ayant passé un gilet pare-balle par dessus son gilet, revêtu son manteau, il tenta de se mettre le plus à couvert, en attendant l'arrivée du camion/tracteur.

Le sang-froid de Harry se diffusa chez les autres mercenaires d'un soir; chacun suivit les instructions comme un seul homme, sans doute poussés par une sorte d'instinct de survie, l'adrénaline aidant. Le chariot fut soulevé en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire.

(4 gars pour le faire, je fais pas de calcul, ça passe presque rien qu'avec les bonus de synergie!)

Ceci fait, chacun se mit en branle: Bob rangea son flingue dans sa ceinture pour se chopper une des carabines vides, tandis que Jack trifouillait le sol, ramassant des poignées de balles et les mettant à l'abri derrière le chariot, à même le sol.

"Gaffe à pas glisser dessus."

Après deux ou trois voyages de la même sorte, il se pencha sur ce tas ramassé, et tria aveuglément, se viant à la taille des projectiles; certes il était le cousin d'un armurier et chassait souvent pendant l'été, mais de là à repérer des calibres à leur taille... Bon, au moins il avait vu pendant le pillage qu'il n'y avait que 2 types de munitions, ça irait plus vite. Pour être sûr, il prit le dernier fusil et testa d'enclencher une balle dans le chargeur, pour vérifier la taille; ayant repéré quelle était la bonne, il compara les balles restantes, une à une, et coinça entre ses dents celles qui étaient bonnes...

Après quoi, 30 secondes, il confia une poignée de balles à Harry:

"Tiens, vieux. Bob, ça arrive pour toi."

Sitôt dit, sitôt fait.

Quant à Johnny, le pauvre petit Johnny... Il suait à grosses gouttes, à côté de Bob, et se tenait appuyé contre le flanc de la chariote, au moins avec le Beretta en main et pointé vers le camion arrivant...

Car oui, c'était finalement bien un camion, un de ceux qui servaient au transport de troupes militaires, dans un passé si lointain, avec une sorte de grande bâche figurant les parois de la remorque. Ce genre d'engin, ça pouvait embarquer au bas mot au moins une vingtaine de gus; pourvu qu'il n'y en ai pas autant cette fois, où ça serait très compliqué à gérer.

Après avoir tendu des balles à Bob, Jack se chargea le dernier fusil avec ce qu'il restait de munitions à portée de main. Autant dire que les balles tirées seraient précieuses.

"Si j'ai pas fait d'erreur, je t'ai filé 6 balles, Harry, 7 à toi Bob, et moi j'en ai que 4. Par pitié, ne loupez pas vos tirs!"

Dit-il en enclenchant la clenche de chargement du fusil et en se mettant en position de tir aux côtés des autres.



Côté adverse, le camion s'arrêta à un peu moins de 20 mètres, disons 15, balayant l'environnement de la clarté de ses phares. Malgré la luminosité quelque peu gênante, le quatuor put voir descendre 1 gars de la remorque, alors que le chauffeur et le passager mirent en joue : le véhicule n'avait pas de pare-brise et conséquemment, ils pouvaient très bien tirer de leur position actuelle, soit la cabine du camion. Ce qui les rendrait plus durs à atteindre.

Premier tir de leur part, plus un coup de semonce qu'un tir vraiment ajusté: c'était pour donner le ton : nous, on va tirer, alors rendez-vous ! Ahahah, la blague quoi.




[A toi de tirer la première balle, mister!
Je vais mettre à jour les stats des ennemis dans le topic de suivi de la quête en cours ]

Merde...

Prenant les balles dans sa main, Harry chargea l'arme, découvrant qu'il avait une capacité de 5 balles dans le chargeur. Comme disait l'autre, fallait pas louper. Mais ils n'avaient que si peu de munitions...Voyant que Johnny tremblait, collé à la charrette, Harry jura. Il était évident qu'ils ne pourraient pas compter sur lui dans le combat à venir. S'il ne reprenait pas son calme...Le scholar s'approcha de lui, doucement, et tenta de la rassurer, une main sur l'épaule.

Écoute, mon gars, planque-toi derrière et tout va bien aller. Imagine quand on va rapporter armes et camion à Liberty Hill, hein.

Plus fort, pour tout le monde.

On va être accueillit en vainqueur! Faut pas se laisser mourir quand on a l'opportunité de donner un gros coups aux collabos, tout en s'en mettant plein les poches!

En fait, il y croyait presque. Il espérait au moins que son bluff leur donne la force de ne pas trembler des mains lorsqu'ils tireraient contre des cibles qui leur rendraient leurs tirs. Puis, l'opposant arriva. Un gros camion, comme Harry n'en avait qu'une fois, à Troglodyte. Impossible de savoir combien ils étaient, mais une chose était certaine, il fallait que Lady Luck soit de leur côté, et pas qu'à peu près. Un homme sortit de la remorque.

Je m'en charge. Bob, Jack, les passagers du devant.

Il visa, et tira en direction de l'homme isolé. Peu importe, tant qu'il le blesse assez pour le mettre au sol...

[1er tir pour Harry : d20 + (0.25 + 3)
jet de dé : 4
CA de l'adversaire : 13, donc l'attaque est ratée, ça commence bien.]



Après le coup de feu de Harry, Bob et Jack ajustèrent à leur tour leurs M1 et alignèrent chacun un tir en direction des occupants de la cabine. Même Johnny tenta un tir presque aveugle en direction du camion.

[Pour Bob: d20 + (1.5 + 6)
jet de dé : 14
CA de l'adversaire (passager) : 15, donc le coup touche.
Jet de dégâts: 13, il reste 21 PV à Passager

Pour Jack: d20 + (4 + 5)
jet de dé : 20 (coup critique)
CA de l'adversaire (chauffeur) : 13, donc le coup touche.
Jet de dégâts: 13 (x2 donc 26), il reste 1 PV à Chauffeur

Pour Johnny : d20 + (1 + 1) - 1 (balle aveugle)
Jet de dé : 15
CA de l'adversaire (Passager) : 15, donc le coup touche.
Jet de dégâts : 10 (au d10!), il reste 11 PV à chauffeur ]



En somme, Bob n'était pas une merde au tir au fusil, et Jack confirmait son talent de chasseur; quant à Johnny, il faisait montre d'une chance insolente, sans doute celle du débutant. A côté, Harry était un peu sur la touche.

Du côté des assaillants, si le chauffeur était maintenant presque hors d'état de nuire et désarmé (son arme lui ayant échappé tandis qu'il se prenait des balles), le passager blessé à l'épaule répliqua d'un grand coup de Winchester, tirant en direction du chariot et des gus planqués derrière, plus particulièrement le petit gros qui était plus facile à aligner !
Quant au passager descendu de la remorque, il répondit au tir de Harry avec son fusil.



[Phase ennemie -

Pour Passager de la cabine visant Johnny : d20 + (5 + 5)
Jet de dé : 17
CA de Johnny : 11, donc le coup touche.
Dégâts : 8, donc il reste 5 PV à Johnny

Pour Passager descendu de la remorque : d20 + (3 + 3)
Jet de dé : 9
CA de Harry : 16, donc le coup rate... Chanceux ]



En clair, Johnny avait payé son coup de chance au tir, par un coup de malchance à la réception de balles réelles : un déluge de plombs s'abattit sur lui, le touchant à l'abdomen (heureusement, il est rembourré, le bougre, il s'en sortira), le clouant à terre sur le coup de l'impact de la chevrotine. Il agita cependant frénétiquement un bras pour dire aux autres qu'il était pas encore mort. Toujours ça, m'enfin, le combat se poursuivra à 3.

Son tir plomba aux pieds du passager, qui recula rapidement par réflexe. C'était raté pour ce coup. Il devait s'en douter: c'était la première fois qu'il tirait avec une arme avec ce recul, ce qui l'avait surpris. Il était plutôt décent sur le centre de tir. Loin d'être découragé, il se baissa juste à temps à couvert pour lui aussi s'éviter une blessure mortelle.

*Damn! Moi qui parlait d'action...Voilà ma première fusillade...*

Il ne vit pas le carton de Jack, mais comprit à son sifflement de victoire qu'il avait fait un joli tir. Néanmoins, se fut pareil pour les autres du camion. Johnny se ramassa au sol, touché, mais vivant. Porté par l'envie de le tirer à couvert, Harry décida de le laisser jouer au mort. Il ne serait probablement pas assez fort pour le prendre par la jambe et l'emmener rapidement derrière le chariot, surtout qu'il avait des assaillants derrière lui...Il fit jouer du loquet de sa M1, pour recharger une autre balle dans le projecteur. Cette fois-ci, il ferait mouche, il n'avait pas trop le choix...

Il se tassa une autre fois sur le côté du chariot, histoire d'avoir une vue nette de son adversaire, et tenta un nouveau tir.

[Second tir de Harry : d20 + (0.25 + 3)
jet de dé : 3
CA de l'adversaire : 13, donc l'attaque est ratée, la série noire continue]



"Putain Marshall, tu branles quoi!?"

Bobby dévia sa ligne de tir vers la gauche pour viser le bonhomme doublement raté par Harry, tandis que Jack ayant compris cette intention, et conscient qu'il avait amoché le chauffeur, dévia sa ligne de tir vers le passager de la cabine.



[Phase alliés :

Pour Bob: d20 + (1.5 + 6)
jet de dé : 18
CA de l'adversaire (Passager arrière) : 13, donc le coup touche.
Jet de dégâts: 17, il reste 2 PV à Passager sorti de la remorque

Pour Jack: d20 + (4 + 5)
jet de dé : 13
CA de l'adversaire (Passager cabine) : 15, donc le coup touche.
Jet de dégâts: 19, Passager cabine est à -8 PV (donc hors-combat comme Chauffeur) ]




En bref, il ne restait plus qu'un bonhomme encore en état de nuire, quoique la bonne balle qu'il venait de se prendre dans le buffet le rendait nettement moins dangereux (perte bonus offensif). Cela dit, le bonhomme tenta quand même sa chance en tirant un coup, qui serait sûrement le dernier, en direction des 3 rebelles.




[Phase ennemis :

Le dernier tireur tire au hasard, je lance un d3: 1, il tire Harry, 2 Bob, 3 Jack.
Le dé fait 1, donc l'attaque est pour Harry, re-pas de chance!

Pour Passager descendu de la remorque : d20 + (3 + 3)
Jet de dé : 1 (échec critique) ... Sauvé par le gong! ]




Même les mercenaires d'un jour purent entendre le "Clic!" émit par l'arme du collabo', qui regarda éberlué son arme, réessayant d'appuyer sur la détente, toujours ce "clic!"...

Il leva alors précipitamment les bras au ciel :

"Je me rends ! Ne tirez pas ! "

Déclara-t'il vivement, avant de joindre le geste à la parole, jetant son arme enrayée à plusieurs mètres sur sa droite.

Jack sortit de sa cachette en actionnant le levier de chargement de cartouche du fusil, et contourna la ligne de tir de Bob pour venir vers le collabo, vociférant entre ses dents :

"Bordel de raclure de fils de chienne."

Arrivé à hauteur du collabo désarmé, il ne perdit pas de temps en bavardages inutiles, lui enfonçant la crosse du fusil en travers de la tronche: goodnight pal. Puis il contourna la cabine pour aller extirper le chauffeur à demi-inconscient de sa place, alors que Bob se pencha vers Johnny pour regarder ses blessures.

"Marshall, détaches les canassons et fais-les grimper dans la remorque, ensuite tu viendras m'aider à trimballer Johnny."

Puis Jack alla éjecter le passager crevé du siège de co-pilote, et s'en alla également s'enquérir de l'état du petit John.

"Ca a pas l'air trop grave, vieux, tu vas t'en tirer! Tu as bien fait de ne jamais faire de sport, mon gros, si t'aurais été taillé comme moi tu y serai passé!"

Dit-il pour encourager le blessé qui trouva la force de sourire aux conneries de son collègue.

"Après un coup pareil, obligé, je vais m'engager dans l'armée, les gars..."

"Ouais, en v'la une idée! Bon, Harry et moi on va te porter, désolé si on te fais mal mais on est un peu pressés maintenant, serre les dents Johnny!"

Au moins la fuite s'organisait d'elle-même. Toujours ça.





[Gains du combat (et du combat seulement, on parlera de la mission plus tard) :
6XP, tu passe LV2 ! Donc +1 INT et +1 là où tu veux / +6 Points de Comp' à placer
Possibilité d'embarquer les armes utilisées par les collabos, on verra plus tard pour le tri de ce que l'on garde / vends ! ]

Et un autre tir raté pour le scholar. Franchement, il était bien mieux dans ses livres que sur le terrain, le Marshall. Embêté, il regarda Bob lui sauver la mise. Puis, l'arme du dernier s'enraya. Coup de bol, probablement, et Harry ne perdit pas de temps à quitter son abri pour rassembler les armes et munitions trouvées sur le collabos (fouille Quoi je trouve?), et mettre le tout dans le camion.

Qu'est-ce que je vous avais dit, les gars! On s'en est bien tiré, et on a même de quoi remplacé le chariot brisé.

Néanmoins, John était blessé, et ça, c'était pas quelque chose qui devait plaire à ses amis. Un peu mal à l'aise de ne pas avoir pu être efficace plus que ça, Harry détacha les chevaux et les fit monter un par un dans le camion. Puis, il retourna voir ses équipiers qui s'affairaient. Il prit son côté du blessé, qui était plutôt lourd, et le traîna avec Bob à l'arrière du camion.

Un peu mal à l'aise, il n'osait dire un mot de plus. Il était content de voir qu'ils avaient accumulés d'autres armes: profits en plus. Il déposa le Beretta, la M1 et le pare-balle avec les armes des collabos et celles trouvées dans le bureau, et alla prendre une place à l'avant, celle du passager. Il voulait éviter de laisser Jack et Bob en avant, histoire de ne pas leur donner l'occasion de discuter de sa bévue guerrière. Et peut-être que Johnny aurait préféré avoir un pote avec lui, pour le rassurer. Quoi qu'il en soit, ils avaient tout pris les objets de valeur sur les collabos et ils étaient prêts à partir. Harry se tourna vers le conducteur.

Grosse soirée, hein. Au moins, on s'en est bien sortit, si on excepte la blessure de Johnny...

(+1 en charisme, 2 points en sac à malice, 4 points en chimie basique)